Édition Ouest France
Depuis 1989, à Cherbourg, l’association Amarrage déploie ses efforts pour que des personnes souffrant de trouble psychologique renouent des liens avec la société.
C’est à l’initiative de la fondation du Bon-Sauveur et de passionnés de bateaux traditionnels que l’association Amarrage a vu le jour en 1989. « Le but est de permettre à des personnes souffrant de troubles psychologiques de recréer des liens sociaux à travers une association », explique Jérôme Moulin, le président. Avec 150 bénévoles dont 50 % sont des malades appelés usagers de la santé mentale, Amarrage accueille aussi des personnes de centres d’addictologie et de jeunes lycéens. « Ils sont 50 usagers à travailler en alternance dans l’atelier. »
Restauration du Néréïdes. Pour accueillir les usagers, l’atelier est à la base du projet. « Nous y restaurons des bateaux traditionnels dont le Néréïdes, une barque chalutière qui sera mise à l’eau en juillet après six ans de restauration. » Un navire propriété d’Alain Perrine, technicien bénévole de l’association. Olivier Berrat, le charpentier, doit œuvrer en rapport avec les usagers. « On discute beaucoup, on évalue les capacités et on distribue les tâches. »
Chez les usagers règne l’envie d’être utile, comme le dit Gilbert. « On gratte, on peint et on porte du bois. » Des relations qu’il faut souvent adapter : « Il faut gérer par rapport aux aptitudes et aux personnes et non le contraire. Il faut que ce soit constructif pour tous », insiste Jérôme Moulin.
Pas de différences. Des restaurations de bateaux dont le but est de créer des liens. « On travaille sur l’autonomie et la convivialité. Chaque jour a ses sujets thérapeutiques », poursuit Jérôme Moulin qui se félicite de la création d’une chorale. « C’est l’occasion d’unir le milieu du soin, les malades et l’extérieur à travers les chants marins. »
L’association vit une histoire humaine. À table, où tout le monde mange ensemble et, malgré les différences, tous se comprennent. À Amarrage, c’est l’homme qui répare le bateau ou le contraire mais chacun se crée une identité.