chalutier bois
- Les noms du bateau Jacques Louise
- Type de navire chalutier
- Utilisation d’origine pêche au chalut en Manche et mer du Nord
- Immatriculation CH 273827
- Immatriculation d’origine CH 273827
- Matériau coque bois
- Date de construction 1959
- Chantier de construction chantier Jean Bellot Cherbourg
- Longueur de coque 23,30 m
- Largeur 6,72
- Tirant d'eau 3,20 m
- poids 111,6 tonneaux de jauge k
- Modes de propulsion moteur Baudouin
- Puissance moteur 650 ch
- Port d’attache Cherbourg
- Siège de l’association les amis du jacques 36 rue Jeanne D'Arc 50100 Cherbourg
- Place de port avant port Cherbourg
- Histoire liée au navire la mise à l'eau du Jacques Louise, un rituel religieux : Vient enfin le jour du lancement, le 21 juillet 1959. A 8h30, sur le pont du navire encore sur sa cale, l’abbé Elie officie devant une table où sont disposés un crucifix, une assiette de sel (symbole de protection) et une assiette de blé (symbole de nourriture abondante): « La cérémonie d’aujourd’hui n’est pas seulement un geste traditionnel, explique-t-il, c’est un acte religieux. Des pêcheurs ont demandé la bénédiction de leur navire. De ceux qui l’ont construit, de ceux qui le conduiront. Dieu aime les pêcheurs, il choisit parmi eux en Palestine, ses disciples. Il sera favorable à ceux qui avec une foi profonde qui les honore, ont demandé que fût béni leur instrument de travail. » Ayant béni le sel et le blé, le prêtre les répand sur le navire, tandis que les ouvriers du chantier assènent des coups de massue sur les cales retenant encore le chalutier sur sa glissière. La bouteille de champagne lancée par la marraine se fracasse contre la coque. Le Jacques-Louise libéré glisse rapidement dans l’eau de l’avant-port, puis vient s’amarrer au quai du chantier pour les finitions. la première marée du Jacques Louise en pêche racontée par Jean Fiant le capitaine: On est parti pour notre première marée le 1er septembre 1959, reprend Jean Fiant. On était neuf hommes à bord. On faisait des marées de cinq à six jours en hiver, et neuf à dix jours en été. On faisait sept à huit heures de route en hiver, douze à quinze l’été pour rejoindre notre zone de pêche, en Manche Ouest: Casquets, Bretagne, Cornouailles… Notre zone de travail variait en fonction de la météo, des courants, des espèces recherchées, et évidemment de la réussite des traits de chalut. « Arrivé sur zone, on commençait à pêcher. Le bateau en travers, poussé par le vent ou les courants pour que le chalut ne vienne pas passer en dessous ou même s’embrouiller dans l’hélice; car à l’époque, on mettait le chalut à l’eau sur le côté. Pas n’importe lequel: on savait que dans certains endroits, en fonction des courants, il valait mieux travailler avec le chalut de bâbord ou celui de tribord. Et puis quand un chalut était endommagé, on travaillait avec l’autre, ça permettait de gagner du temps. Une fois le chalut à l’eau, on faisait un grand arc de cercle. On filait les deux bras en embrayant doucement, 30 à 60 mètres en fonction des endroits où on se trouvait. Quand les bras étaient défilés, les panneaux sortis des potences raidissaient sous la pression. Les treuillistes étaient prêts. Au signal de la passerelle, ils laissaient doucement filer les panneaux, d’abord celui de l’avant, puis celui de l’arrière, en essayant d’équilibrer le train de pêche. Sur les câbles, il y avait des marques tous les 25 mètres: les treuillistes s’arrangeaient pour que ces marques défilent en même temps. « On pouvait filer jusqu’à 250-300 mètres de câble en fonction de la profondeur. On laissait ensuite traîner le chalut pendant une heure et demie. Puis on le virait. On ramenait les deux câbles par l’arrière, dans une mâchoire d’acier, le chien, qui les maintenait prisonniers. Le bateau pouvait alors tracter par l’avant. Avant de virer le chalut, on larguait le chien, c’est-à-dire qu’on débrayait le moteur et le bateau venait alors en travers pour rembarquer tout. Quand il faisait gros temps, c’était assez délicat comme position. On était prisonnier, on ne pouvait faire ni avant ni arrière. Le bateau tenait debout, on ne risquait pas de chavirer. Mais il fallait faire attention aux gars quand il y avait une déferlante qui arrivait comme le train … « Pour remonter le chalut, tout le monde était sur le pont, excepté un homme sur la passerelle. A l’aide d’un bout arrimé au fond du chalut, on le ramenait à la main, en s’aidant parfois du roulis. Une fois le chalut à bord, on tirait le bout fermant la poche, et tout le poisson se répandait sur le pont. On refaisait aussitôt le nœud fermant la poche et on recommençait un autre trait. Une fois le chalut filé, on s’occupait du poisson que l’on vidait et triait. Puis on le mettait dans des grands paniers en osier pour le laver. Alors, le calier descendait pour recevoir les paniers et ranger le poisson dans les bacs de la cale, sur la glace: une couche de glace, une couche de poisson et ainsi de suite. Enfin, quand on avait fait notre marée, on rentrait. Mais le travail n’était pas encore fini; il fallait débarquer le poisson, faire d’éventuelles réparations, faire le plein de gasoil et de vivres pour la marée suivante. »