le mythe des terres australes
le mythe des terres australes
Il serait né au XVème siècle à Gonneville sur Honfleur.
Pendant sa jeunesse, Binot Paulmier de Gonneville aurait navigué jusqu’à Lisbonne où il se serait lié avec des marins portugais.
Devenu capitaine, il aurait quitté Honfleur le 24 juin 1503 à bord de l’Espoir, navire de 120 tonneaux, et 60 membres d’équipage, pour les Indes Orientales mais, peut-être après avoir doublé le cap de Bonne Espérance, et après avoir manqué la « boucle », il aurait été poussé vers une terre inconnue et se retrouve le 6 janvier 1504 en Terres Australes (renommé Brésil), où il passa six mois en radoub.
Le 3 juillet 1503, il serait reparti pour la France avec Essomeric (ou Essemeric, Essomericq), le fils du chef de la tribu autochtone, et « des peaux, plumes, racines à teindre contre des quincailleries, et autres besongnes à petit prix ».
Après une odyssée cauchemardesque, le 7 mai 1505, son bateau se serait échoue à Guernesey où il aurait été pillé.
Arrivé à pied à Honfleur le 20 mai 150, Il n’y aurait eu alors que vingt-sept survivants, dont l’Indien Essemeric, baptisé pendant la traversée.
Ruiné, il ne sera jamais en mesure de ramener Essomeric à son père comme il le lui avait promis.
À la place, il l’adoptera, le mariera à une de ses nièces, Marie Moulin, qui lui donnera quatorze enfants.
Après la mort de sa femme, Essemeric Paulmier se remariera avec une autre jeune fille d’Honfleur, qui lui donnera sept filles.
A la grande époque de l’histoire maritime d’HONFLEUR, du XVIème au XVIIIème siècle, BINOT PAULMIER DE GONNEVILLE fut la première figure emblématique de tous les marins honfleurais qui se distinguèrent pendant 300 ans sur toutes les mers du globe.
BINOT PAULMIER DE GONNEVILLE fut certainement le plus valeureux, le plus modeste, et tout en même temps, le plus malchanceux des grand marins honfleurais du XVIème siècle.
BINOT PAULMIER DE GONNEVILLE est un personnage incontournable qui par le fait de sa malchance même, a fait rêver tous les marins européens, tous les géographes, tous les chefs d’Etat pendant le XVIIIème siècle.
En sus de ses exploits de marin, BINOT PAULMIER DE GONNEVILLE fit preuve d’un humanisme étonnamment moderne pour un homme tout imprégné de valeurs encore moyenâgeuses.
Un tel homme, me direz-vous devrait donc figurer au Panthéon des grands découvreurs de l’au delà des mers.
Il n’en est rien pourtant.
Aujourd’hui, en dehors d’un petit cercle restreint de géographes, d’historiens et d’amoureux de l’histoire de HONFLEUR, BINOT PAULMIER DE GONNEVILLE est un inconnu, même dans sa ville natale.
Il a certes droit, à HONFLEUR, à une rue, où plus exactement un qui porte son nom, quai LEPAULMIER.
Depuis un siècle, un certain nombre de documents et d’ouvrages ont rappelé l’existence et l’histoire, si ce n’est les mérites de BINOT PAULMIER DE GONNEVILLE , sans pour autant sortir de l’oubli, auprès du grand public, un homme dont l’aventure ne fut pas banale et qui influença involontairement nombre de découvreurs de terres nouvelles jusqu’à la fin du XVIIIème siècle.
A l’instar de Jean DENIS, autre grand marin de HONFLEUR dont l’épopée a été rapportée à l’origine, non pas par un français mais par le géographe vénitien RANUZIO en 1550 (RACCOLTA MELLE NAVIGAZIONI ET VIAGGI), faute de quoi, son destin aurait été complètement ignoré, -PAULMIER DE GONNEVILLE doit aujourd’hui à un professeur de SAO PAULO, une étude passionnante et remarquablement documentée qui réveillera peut-être les esprits curieux et donnera à notre marin honfleurais, la place qu’il devrait avoir parmi les découvreurs français du XVIème siècle.
Avec ses deux associés et une soixantaine de marins Honfleurais, BINOT PAULMIER DE GONNEVILLE quitte HONFLEUR le 24 juin 1503 sur un petit bateau de 100 tonnes baptisée l’ESPOIR et part à la conquête de l’Atlantique sud.
En fait, il ne savait pas exactement où il allait, les Portugais, qui venaient de découvrir, grâce à CABRAL, le nord du continent sud américain, étaient très discrets quant à la position géographique exacte des territoires qui s’appelleront le BRESIL, et qu’ils considéraient comme leur chasse-gardée.
Après six mois d’errance dans l’Atlantique, ils atteignirent enfin une côte inconnue que BINOT PAULMIER DE GONNEVILLE baptisera la Côte des Perroquets.
Ce n’est que 300 ans plus tard que D’AVEZAC, le grand géographe et historien, situera à coup sûr la Côte des Perroquets au Brésil, entre PORTO ALLEGRE et SAO PAULO, dans la région de SANTA CATARINA.
BINOT PAULMIER DE GONNEVILLE et ses compagnons resteront à SANTA CATARINA pendant six mois, histoire de rafistoler leur navire et leurs propres carcasses, l’ordinaire du bord ayant du faire un certain nombre de ravage au niveau de leur santé.
Ils restèrent d’autant plus volontiers, qu’ils reçurent un accueil chaleureux de la part des indigènes de la région.
Ils firent un travail intelligent d’exploration, d’étude de la faune et de la flore locales et tirèrent des plans sur la comète de façon à instaurer des relations commerciales avec leurs interlocuteurs indigènes de telle sorte qu’ils repartirent au bout de six mois, non seulement avec un chargement complet de produits agricoles locaux, mais avec le propre fils du chef indien qui les avaient accueillis.
Il était prévu que BINOT PAULMIER DE GONNEVILLE reviendrait l’année suivante avec ESSOMERICQ, tel était le nom du premier indien d’Amérique du Sud a s’embarquer pour la France.
Le pauvre indien ne reverra jamais les côtes ensoleillées de SANTA CATARINA.
Si le voyage de retour se fit dans des conditions acceptables, il se termina en catastrophe sur les côtes normandes du Cotentin.
En effet, à la hauteur des Iles Anglo Normandes, alors qu’il n’était guère qu’à une ou deux journées d’HONFLEUR, BINOT PAULMIER DE GONNEVILLE fut attaqué par le pirate anglais EDOUARD BLUNTH puis par un autre triste sire, qui lui était breton, MOURIS FORTIN.
Pour sauver la vie de son équipage, BINOT PAULMIER DE GONNEVILLE jeta son navire sur la côte pour leur échapper.
Si pour la plupart, les Honfleurais purent se tirer d’affaire, navires et chargement étaient perdus ainsi que le précieux journal de bord, qui aurait permis très vite de situer les " terres australes " découvertes par BINOT PAULMIER DE GONNEVILLE.
C’est à pied que nos découvreurs de nouveaux mondes rentrèrent à HONFLEUR depuis le Cotentin.
Pendant deux ans, nos marins Honfleurais avaient navigué dans des mers inconnues, confinés dans un espace réduit et rapidement insupportable, avaient affronté tempêtes et calme plat sans vraiment savoir où et quand ils finiraient par atteindre une côte hospitalière.
Ils réussirent leur folle entreprise.
Ils déjouèrent la méfiance des Portugais sur la route du retour. Ils étaient pratiquement arrivés.
Ils avaient réussi ce que personne n’avait tenté à l’exception du Portugais CABRAL, partis avec treize navires et 1200 marins et soldats, à la conquête de l’Atlantique Sud.
Ils touchaient au but.
C’était miracle que leur méchante coque de noix ait pu résister à deux ans de voyage sur l’immensité de l’Atlantique.
Ironie du sort, il faudra qu’un pirate breton, à la dernière minute les obligent à fracasser l’ESPOIR sur les rochers d’un îlot de la presqu’île du Cotentin.
Paradoxalement, cette catastrophe fera entrer BINOT PAULMIER DE GONNEVILLE dans l’histoire.
La seule preuve matérielle de leur épopée américaine était la présence parmi les rescapés, d’ESSOMERICQ, le jeune indien âgé d’une quinzaine d’année lors de son arrivée en Normandie.
CABRAL, COLOMB, partis il est vrai, en voyage officiel, ordonnés et financés par les rois du Portugal et d’Espagne, reçurent eux, à leur retour, un accueil enthousiaste qui firent d’eux des héros dont on parle encore aujourd’hui.
BINOT PAULMIER DE GONNEVILLE et ses marins furent accueillis certainement avec soulagement par leurs familles, mais le roi de France, Louis XII à l’époque n’en fut même pas informé, ignorant qu’il était d’ailleurs du départ de nos Honfleurais pour les Amériques.
Les associés de PAULMIER ayant perdu leur investissement lors de la catastrophe provoquée par les pirates, refusèrent de remettre la main à la poche pour financer une nouvelle expédition et ramener chez lui le pauvre ESSOMERICQ qui fut condamné à s’adapter à la vie honfleuraise.
Il s’adapta si bien d’ailleurs, qu’il y vécu jusqu’à l’âge de 95 ans, ce qui, pour l’époque, est déjà un exploit peu banal.
En effet, l’espoir de vie des Français au XIème siècle devait être de 50 à 60 ans grand maximum.
Il est savoureux de penser que peut-être, le plus vieil habitant de la France des années 1580/1590 était un indien débarqué à Honfleur depuis 80 ans.
BINOT PAULMIER DE GONNEVILLE donnera son nom, sa fortune et la main d’une parente à ESSOMERICQ lequel fit 14 enfants à sa femme.
Une telle progéniture aurait dû assurer à BINOT PAULMIER de GONNEVILLE numéro 2 une descendance prolifique pour plusieurs siècles.
En fait, le dernier d’entre eux était chanoine de la cathédrale de Lisieux. Il mourut en 1757 et ne laissa bien entendu aucun héritier.
Cependant, ce chanoine écrivit un mémoire relatant ses origines indiennes et le fabuleux voyage de son ancêtre qui avait été oublié et dont le rapport officiel avait été égaré entre les amirautés d’Honfleur et de Rouen.
Ce mémoire alimentera les fantasmes de tous les découvreurs de terres vierges et dont le nombre diminuait au fur et à mesure des exploits des marins européens jusqu’à la fin du XVIIIème siècle.
Louis XV ayant perdu les Indes et le Canada désirait trouver de nouveaux territoires à coloniser.
Il envoya donc nombres d’expéditions à la recherche des " Terres Australes " découvertes par BINOT PAULMIER DE GONNEVILLE qui était mort depuis plus de 250 ans !
Un mythe de paradis perdu entourait l’expédition des Honfleurais et ce n’est qu’au XIXème siècle que D’AVEZAC le géographe et historien, put après moult recherches, déterminer le point de chute exacte de BINOT PAULMIER DE GONNEVILLE et de ses compagnons, sur la côte du BRESIL actuel .
Successivement, KERGUELEN, DE REMAREC, BOUVET DE LOZIER, MARION DUFRENE, BOUGAINVILLE et même COOK partiront à la recherche des " terres australes " de BINOT PAULMIER DE GONNEVILLE sans jamais bien sûr les trouver.
Ainsi, indirectement les découvertes et prises de possession de ces marins célèbres auront été inspirées par GONNEVILLE, qui n’aurait fait rêver personne au XVIIIème siècle s’il était rentré avec son navire dans le port d’HONFLEUR en 1504 avec son précieux carnet de bord.
En 1738, armé par la compagnie des Indes Orientales, deux frégates, l’AIGLE et LA MARIE, commandées par le capitaine breton JEAN BAPTISTE CHARLES BOUVET de LOZIER, quitteront LORIENT avec pour mission, la découverte de " la terre de GONNEVILLE ".
Il ne découvrit qu’un îlot perdu dans l’Atlantique Sud, îlot qui porte aujourd’hui son nom.
Ironie du sort, au cours de son voyage, il avait fait escale sur les côtes du BRESIL dans la région où BINOT PAULMIER DE GONNEVILLE avait séjourné.
Dans son rapport envoyé aux dirigeants de la compagnie des Indes Orientales en 1733, il précisa :
" L’endroit des terres australes où BINOT PAULMIER DE GONNEVILLE a abordé en 1503, en voulant aller aux Indes, n’est éloigné de Madagascar que d’un trajet de quelques semaines, suivant la relation que nous avons de ce voyage ".
Et il arguait que ses terres devaient être tempérées puisque le jour de Pâques, qui dans ce pays arrivent en automne, BINOT PAULMIER DE GONNEVILLE et son équipage s’en furent pieds nus, par dévotion, planter une croix sur une colline ; que ces peuples constitueraient un " bon débouchement " pour les produits manufacturés français, que " cette terre fournirait encore les moyens d’aller en Chine sans passer par les détroits de Sonde, Malaisie et autres passages peu sûrs en temps de guerre " ; et mieux encore, que " les sciences profiteraient aussi de la découverte des terres australes ".
En 1769, BOUGAINVILLE, à son retour de voyage autour du monde, rendit compte au roi LOUIS XV de sa mission.
Il ne manque pas de faire référence au voyage de BINOT PAULMIER DE GONNEVILLE en plaçant ce dernier parmi les grands découvreurs qui l’avaient précédé.
On pourra donc lui pardonner son erreur en ce qui concerne le lieu de naissance de PAULMIER DE GONNEVILLE.
Sire,
Le voyage dont je vais rendre compte est le premier de cette espèce entrepris par les Français et exécuté par les vaisseaux de votre Majesté.
Le monde entier lui devait déjà la connaissance de la figure de la terre.
Ceux de vos sujets à qui cette importante découverte était confiée, choisis entre les plus illustres savants Français avaient déterminé les dimensions du globe.
L’Amérique il est vrai, découverte et conquise, la route par mer frayée aux Indes et aux Moluques sont des prodiges de courage et de succès qui appartiennent sans contestation aux Espagnols et aux Portugais.
L’intrépide MAGELLAN, sous les auspices d’un roi qui se connaissait en hommes, échappa au malheur si ordinaire à ses pareils, de passer pour un visionnaire ; il découvrit la barrière, franchit les pas difficiles et, malgré le sort, qui le priva du plaisir de ramener son vaisseau à Séville d’où il était parti, rien ne pu lui dérober la gloire d’avoir le premier fait le tour du globe.
Encouragés par son exemple, les navigateurs anglais et hollandais trouvèrent de nouvelles terres et enrichirent l’Europe en l’éclairant.
Mais cette espèce de primauté et d’ainesse en matière de découvertes n’empêche pas les navigateurs français de revendiquer avec justice une partie de la gloire attachée à ces brillantes mais pénibles entreprises.
Plusieurs régions de l’Amérique ont été trouvées par de sujets courageux des rois vos ancêtres ; et BINOT PAULMIER DE GONNEVILLE né à Dieppe, a le premier abordé les terres Australes.
Différents causes tant intérieures qu’extérieures ont paru depuis suspendre à cet égard le goût et l’activité de la maison.
Votre majesté a voulu profiter du loisir de la paix pour procurer à la géographie des connaissances utiles à l’humanité.
Sous vos auspices, Sire, nous sommes entré dans la carrière ; des épreuves de tout genre nous attendaient à chaque pas, la patience et le zèle ne nous ont pas manqué.
C’est l’histoire de nos efforts que j’ose présenter à Votre Majesté ; votre approbation en fera le succès.
Je suis avec le plus profond respect, de Votre majesté, Sire, Le très humble et très soumis serviteur et sujet , DE BOUGAINVILLE.
En 1771, KERGUELEN reçut à son tour de LOUIS XV les instructions suivantes :
" Le sieur de KERGUELEN est prévenu de l’objet principal de sa mission.
La confiance que sa majesté a dans ses connaissances, ses talents, son zèle et son activité, l’a déterminée à lui donner la préférence pour tenter une des plus importantes découvertes qui restent à faire.
Le sieur de KERGUELEN est instruit qu’il y a toute apparence qu’il existe un très grand continent dans le sud des Iles de Saint Paul et Amsterdam, et qui doit occuper une partie du globe, depuis les 45° de latitude jusqu’aux environs du pôle dans un espace immense où l’on a point encore pénétré.
Il parait assez constant cependant que le sieur BINOT PAULMIER DE GONNEVILLE y aborda vers l’an 1504, et y séjourna près de six mois, pendant lesquels il fut fort bien traité par les gens du pays.
Le sieur DE KERGEULEN, en partant de l’Ile de France avec la corvette qui lui sera donnée pour servir de découverte, fera voile vers ces terres.
Il fera tous ses efforts pour les trouver et les reconnaître.
S’il parvient à les découvrir, il cherchera un port où il puisse encore être à l’abri.
Il prendra toutes les précautions nécessaires pour descendre à terre avec sûreté.
Il tachera de lier commerce et amitié avec les habitants.
Il examinera les productions du pays, sa culture, ses manufactures s’il y en a, et quel parti on pourrait en tirer pour le commerce du royaume.
Le sieur abbé RCHON, embarqué avec le sieur de KERGUELEN, fera des observations astronomiques, autant qu’il sera possible, pour déterminer la position des différents endroits où ils s’arrêteront.
Après avoir parcouru ces terres, ou du moins fait son possible pour les trouver, le sieur de KERGUELEN fera route pour la rivière de la Plata, pour y ravitailler et rafraîchir ses équipages, et il fera ensuite son retour en France. "
On sait que le pauvre DE KERGUELEN qui, en définitive, ne découvrit que l’archipel qui porte aujourd’hui son nom, eut de graves problèmes au retour des deux voyages qu’il effectua.
Son attitude et ses maladresses le conduisirent devant le Conseil de Guerre, puis en prison.
L’un de ses erreurs est du au fait qu’obnubilé qu’il était, du mythe des " terres australes " BINOT PAULMIER DE GONNEVILLE, il ne débarqua même pas sur les Iles de la Désolation, -autre nom donné aux Iles de KERGUELEN,- parce qu’il savait que ces territoires inhospitaliers ne pouvaient être la Côte de Perroquets " décrite par BINOT PAULMIER DE GONNEVILLE.
Au XIXème siècle l’ère des grandes découvertes maritimes était terminée.
Les recherches de D’AVEZAC permirent de déterminer où se trouvait le pays natal d’ESSOMERICQ.
Le nom de BINOT PAULMIER DE GONNEVILLE et le rêve des " TERRES AUSTRALES " de nos ancêtres sombreront dans l’oubli le plus total.
Espérons que HONFLEUR se souviendra qu’il y a 500 ans BINOT PAULMIER DE GONNEVILLE rentrait à HONFLEUR à pied depuis le Cotentin avec pour tout bagage un mythe qui a fait rêver tous les grands marins européens du XVIIIème siècle.
Crédit :Pages perso-orange, Wikipédia
Source : http://passocean.pagesperso-orange.fr/HistoiresdeHonfleur/gonneville/gonneville.html
Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Binot_Paulmier_de_Gonneville